Bonjour Hachi,
Six mois devraient se révéler plus que suffisants si tu prends l'habitude de travailler ton banjo tous les jours (ou presque pourvu que cela te fasse TOUJOURS plaisir; ce ne doit pas devenir une corvée. Si cela le devient, laisse tomber le banjo quelques jours avant de le reprendre). Joue lentement. Chaque note doit être claire, bien formée. Tant que tu n'y parviens pas en jouant lentement, n'espère pas y parvenir en jouant plus rapidement !
Travailler ta main droite ne doit pas t'empêcher de travailler aussi la main gauche. Rien de bien compliqué : change d'accord. Cela suffit dans un premier temps : G/C/D. En variant : G/D/C. Puis, sur le même accord, en faisant un hammer et/ou un pulling off. Tout en surveillant les doigts balladeurs de la main droite, bien sûr !
Enfin, si tes doigts sont "tordus" (a quel point ?), il faudrait que tu leur imposes, chaque jour, avant de prendre ton banjo, quelques exercices d'assouplissement et d'étirement. Tu constateras rapidement une amélioration. Cependant, l'annulaire et l'auriculaire n'ont pas besoin d'être obligatoirement en extension sur la peau. La plupart des banjoistes - et pas des moindres comme Earl Scruggs (voir photo) lui-même ou Jim Mills - ont les doigts plutôt recourbés et effleurent la peau. Cette position n'est évidemment pas obligatoire. A chacun de trouver la position qui lui est confortable. Dans un premier temps, je te conseille de très franchement toucher la peau avec ces deux doigts balladeurs. Cela les fixera. Plus tard, quand tu seras plus à l'aise, et que le problème des doigts balladeurs sera résolu, tu réduiras la pression sur la peau jusqu'au point où cela te conviendra. Cela se fera naturellement, ne t'en fais pas. Le temps fera tout. Je sais que dans ce monde de l'immédiateté et des actes compulsifs, ce peut être difficile à comprendre mais, à l'exception de personnalités reconnues comme Jean-Marie Redon ou Gilles Rézard - qui sont aussi de formidables travailleurs -, on ne naît pas doué; on peut seulement espérer le devenir avec beaucoup de temps et de travail (attention : je ne dis pas "corvée").
Le banjo, comme sans doute beaucoup d'autres instruments, s'apprivoise par étapes et les satisfactions éprouvées à chaque fois qu'on en franchit une sont dignes d'être vécues.
Bon courage !

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Charley